jeudi, novembre 23, 2006

Coeurs



LA bande annonce est trompeuse; on pourrait croire qu'il s'agit d'une comédie douce-amère, une suite de "On connait la chanson" où l'on retrouverait la "bande à Resnais" un peu vieillie certes mais toujours fantaisiste et gaie. Le début du film nous conforte dans cette idée puisque Alain Dussolier fait toujours visiter des appartements...
Mais très vite les personnages masculins s'avèrent désespéremment seuls et sombres marqués par leur passé qui leur pèsent tant que tout espoir d'une seconde chance parait inutile. Leurs démarches, leurs visages portent ce poids et même Lambert Wilson ne pourra pas s'en sortir malgré sa rencontre avec la si lumineuse Isabelle Carré car une fois encore le quotidien et les apparences joueront contre eux.
Quant au rôle ambigü de Sabine Azéma, il contribue à ce gôut amer, funèbre, morbide. Heureusement l'exercice de style qu'est la mise en scène, les décors et la fluidité des allées venuses incessantes, sous les flocons de neige qui volètent donnent une élégance certaine au film à défaut d'un élan lyrique comparable aux autres films de Resnais qui nous confrontaient eux aussi à notre solitude face à la mort (L'Oncle d'Amérique, l'Amour à mort). On est en tout cas bien loin du marivaudage lisse et politiquement correct des interviews pour le lancement du film.

mercredi, novembre 22, 2006

Lady Chatterley



On avait l'impression de tout connaître de ce roman lu trop tôt sous les couvertures à la lueur d'une lampe de poche pour ses scènes érotiques d'anthologie…. Et puis l'amant de Lady Chatterley c'est aussi le mythe de l'homme viril, fier mais bon qui permet à toute intellectuelle de fantasmer sur un jardinier ou plus généralement un non-intellectuel bien bâti et un peu fruste pour le parer nécessairement d'une sexualité hors du commun..
Ce film nous fait découvrir toute la richesse et la subtilité de l'œuvre de D.H. Lawrence qui dans tous ses récits a voulu redéfinir les relations amoureuses entre l'homme et la femme et a su décrire le désir, les pulsions, l'intime. Il le fait en se plaçant toujours du point de vue de la femme et la réalisatrice n'a donc rien ajouté. Elle a seulement parfaitement adhéré à cet univers et au langage de la nature souhaité par l'écrivain et qui est ici très brillamment illustré. L'union charnelle n'est pas un acte insignifiant ou une libération sexuelle, elle est la clé d'un véritable épanouissement qui ne peut se réaliser qu'en communion avec la nature. Cette nature est d'autant plus belle qu'elle n'est pas défigurée par l'activité humaine (opposition du paysage industriel aux sous-bois). D'ailleurs le titre est explicite "Lady Chatterley et l'Homme des bois". Cette approche environnementale est simpliste mais convaincante!
L'héroïne est charmante, et l'actrice Marina Hands est une vraie révélation. L'homme des bois Jean-Louis Coulloc'h est encore plus fruste que dans notre imagination, il s'humanise à mesure que lui vient la parole et l'amour.

vendredi, novembre 17, 2006

Scoop



Le seul scoop avec ce film c'est que Woody Allen va finir par lasser même ses fans à vouloir tourner un film par an. La recette réussie pour Match Point ,comédie légère et brillantissime échoue ici lamentablement. Pourtant les ingrédients sont similaires: l'aristocratie anglaise et ses décors somptueux, des acteurs jeunes, beaux et talentueux mais on n'adhère pas un instant à cette enquête sans doute à cause du rôle pathétique de magicien que s'est confectionné Woody Allen .La belle image qui restera dans ce film est le dialogue entre la secrétaire et le journaliste sur la barque des morts voguant sur le styx. Dommage que tout le film ne soit sur ce ton et cette magie là.

Le dahlia noir



Brian de Palma signe un nouveau film sur papier glacé; images glamour de la pègre, crimes sexuels et implication des grands de ce monde tout y est.On tourne les pages avec plaisir et suspense , mais sans émotion . Les deux acteurs masculins sont performants et agréables à regarder quant à Scarlett Johansson c'est intéressanr de la voir en star à l'opposé de son rôle de jeune fille à lunettes dans Scoop.

Babel



Ce film a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes et ce n'est pas par hasard. Ce réalisateur maîtrise parfaitement le style mosaique illustrant le thème "c'est fou ce que le monde est petit" ou plus classe "on est maintenant tous citoyens du monde".La violence et la souffrance sont omniprésentes dans ce monde-là ce qui n'exclut pas la description souvent grandiose des paysages tant le désert (sud marocain) que la ville (Tokyo).

Prête-moi ta main



Cette comédie légère démarre très vite, les acteurs sont excellents, les décors intérieurs sont beaux et la famille est riche et heureuse. Donc 100% de détente, décidément Alain Chabat sait faire rire!