jeudi, février 15, 2007

La Môme




L'image donnée de la môme Piaf par le réalisateur n'est pas idyllique dans ce film à la fois romantique et mélodramatique. C'est une femme à jamais marquée par sa petite enfance miséreuse qui aborde la gloire et la lumière que le réalisateur traque au plus près. Elle est tyrannique, vulgaire, méprisante, n'admet pas facilement la critique et ne vit que pour la scène et l'amour pour lesquels elle donne toute sa démesure. Olivier Dahan n'a pas voulu raconter une histoire linéaire dans une biographie exhaustive il a choisi d'illustrer la vie pas du tout rose de cette artiste en usant de nombreux retours au passé.
Les différentes scènes sont inégales, les plus belles étant toujours en chansons, mais la force de ce film c'est son interprétation absolument remarquable, Marion Cotillard bien sûr qui restera inoubliable dans ce rôle, mais aussi tout l'entourage de la vedette, Sylvie Testud en Momone soûlarde et aigrie, Pascal Gregory en manager soucieux, amoureux et impuissant à diriger sa vedette

vendredi, février 09, 2007

Puccini et moi




Aucun intérêt à ce film bavard, répétitif; tout est dit dans les cinq premières minutes.

jeudi, février 08, 2007

Little children




Ce film démarre comme un épisode de Desesperate Housewives; ensuite le ton devient plus angoissant, une tragédie se prépare dans cette amérique puritaine qui ne tolère pas la déviation morale quelle qu'elle soit. Les deux personnages du couple adultère sont très bien dépeints, les deux protagonistes vivent cette aventure dans un contexte différent et n'en attendent pas la même chose. Sarah, interprétée par Kate Winlet joue les Madame Bovary et espère partir et refaire une nouvelle vie, son amant Brad se sent plus coupable mais beaucoup moins partant. C'est un gosse qui vit de l'instant présent, l'acteur qui l'interprète ressemble à Paul Newman et si on ne croit pas à un instant qu'il va se prendre en charge on a envie de le protèger. Au final la morale puritaine sera sauve, d'une façon moins sauvage dans la forme que dans Liaison fatale et le réalisateur aura tout au moins tenté de montrer le danger du totalitarisme des "bien pensants".

dimanche, février 04, 2007

Mon frère se marie



Il y a plus de vingt ans le film de Claude Goretta intitulé l'Invitation mettait déjà en scène Jean-Luc Bideau dans une histoire de réception qui tourne mal….…. C'est donc avec la même sensation de malaise que nous retrouvons dans ce premier film du documentariste suisse Jean-Stéphane Bron, l'acteur qui va devoir organiser bien malgré lui le mariage de son fils. Avec Aurore Clément, ils interprètent les parents d'une famille désunie et pour lesquels le passage à l'âge adulte des enfants ne s'est pas fait sans déchirures et sans amertume. Cette famille, malgré les ressentiments respectifs entre les différents membres, va devoir à nouveau vivre ensemble, comme si elle était la famille unie, sereine et heureuse dont elle avait donné l'image d'Epinal - non de Zermatt- à la mère du fils adoptif restée au Vietnam.
Les deux figures marquantes de ce conte moral sont celles des deux mères, magistrales, émouvantes, réunies autour et pour leur fils, en particulier à l'arrivée dans l'église et lors du discours au marié.
La tension est palpable à tout instant avec des gros plans sur les visages tour à tour tristes, heureux, graves…mais le réalisateur nous laisse reprendre notre souffle en introduisant d'une part l'humour, celle qui provoque les fous rires même dans les familles désunies ( la table qu'il faut tenir chacun son tour car un des pieds n'est pas fixé, la photo de Jean-Paul II accrochée à la hâte) et d'autre part la délicatesse de l'art de recevoir vietnamien. La réception de mariage est un régal pour l'œil permettant de mieux accepter la violence des dialogues et des situations. La grâce passe souvent dans ce film comme pendant ce moment entre parenthèse vécu par cette famille comme une thérapie, et chacun pourra ensuite extérioriser ses sentiments devant la caméra qui leur est proposée.

L'Etoile imaginaire



Autrefois lorsqu'une mère mariait son fils elle osait donner à sa future bru des conseils et un mode d'emploi pour qu'elle le garde en bonne santé; et bien ce film raconte l'inquiétude d'un ingénieur qui voit démonter son usine qui va être délocalisée en Chine et qui voudrait donner son savoir-faire, prodiguer ses conseils et faire bénéficier de ses dernières améliorations le repreneur du haut-fourneau. Cet ingénieur italien, qui avait peine à assurer la maintenance de son unité ancienne sans accident majeur, la hantise de notre monde industriel, est torturé par la peur que des nouveaux ne sachent la faire tourner. Il va aller en Chine à la poursuite de l'installation remontée dans la province du Wuhan, dans une région en complète mutation. Et c'est cette aventure qui nous est contée avec réalisme et des images jamais vues. Comment vivent des millions de Chinois dans ces contrées orientales où tout se fait au plus vite et au moins coûteux pour assurer la croissance économique exceptionnelle. Peu de moyens de communications à part la navigation fluviale, des milliers de personnes entassées dans des gratte-ciel sans ascenseurs, des familles avec enfants adoptant l'usine comme lieu de vie au péril de leur sécurité (et encore la permission n'a pas été donnée de tourner dans des sites industriels pire encore du point de vue hygiène et sécurité du travail!), tout est impressionnant. Les villes nouvelles s'installent au milieu de paysages désertiques, dans la brume ou le brouillard, d'anciens paysans se reconvertissent tant bien que mal dans des maison délabrée qui ne seront jamais reconstruites, et chacun surveille son voisin pour faire respecter le dogme chinois. Cela fait froid dans le dos mais l'œil humaniste que pose le cinéaste sait nous attendrir et nous fait espérer comme son personnage principal au nom prédestiné de Vincenzo Buonavolonta joué par Sergio Castellitto , en la bonté de l'homme et donc au salut de l'individu de bonne volonté.
En résumé il faut aller voir ce film qui donne une vue poignante sur la mondialisation et sur la délocalisation industrielle.

jeudi, février 01, 2007

Molière



Cet épisode fictif de la vie de Molière est censé nous faire découvrir la source de son inspiration sur ses comédies. On va donc côtoyer les différents personnages de Molière qui empruntent les bons mots de ses comédies célèbres: qu'allait-il faire dans cette galère, le petit chat est mort etc.…. tout au long d'un film divertissant, plaisant certes mais dont le ton est trop anecdotique pour faire découvrir réellement l'univers de ce génie littéraire.
Parmi ces personnages, le plus réussi n'est pas M. Jourdain interprété bien sûr par Fabrice Luchini , cela s'imposait au réalisateur comme à nous-même mais on dit que cet amoureux de Molière a été difficile à convaincre d'accepter le rôle. On ne le ne sent pas à l'aise dans cette fable romantique et à force de ne pas en faire trop pour ne pas tomber dans la farce il n'en fait peut être pas assez. Par contre, Dorante joué par Edouard Baer, comédien fétiche du réalisateur Laurent Tirard avec lequel on sent une véritable empathie est parfait.
Les précieuses ridicules sont aussi très bien croquées, mais la fille épousée pour son argent et qui aime son maître de musique laisse de bois…Toinette, trop peu présente est pourtant vraiment truculente. Mais c'est le personnage de Madame Jourdain à la fois égérie, amante, complice, confidente de Molière, interprété magnifiquement, gracieusement, délicieusement par Laura Morante qui sauve le film tout en l'éloignant complètement de l'univers des comédies de Molière. Sa grâce compense un peu la déception de ne pas retrouver la langue de l'écrivain.

Pars vite et reviens tard



Régis Wargnier manque lui aussi de souffle… ou sans doute est-ce le scénario lui-même qui ne lui convenait pas; on avait en tête le grandiose Est Ouest et là il s'agit d'un thriller pas si haletant que ça.
Le démarrage du film est très bon mêlant l'approche psychologique de personnages hauts en couleur, le déroulement de faits troublants et l'approche de la connaissance des signes ( beaucoup plus fine que dans Da Vinci Code) dans un Paris que l'on redécouvre à chaque fois au cinéma avec amour et admiration. La poursuite sur les toits apparaît comme un clin d'œil complice aux vieux films policiers français et l'on se régale vraiment.
Puis l'histoire s'éclaircit et se dénoue et c'est la déception. Ce n'était que ça! Et surtout rentrent en scène les acteurs plus jeunes qui ne font pas le poids avec les seniors, Michel Serrault en particulier qui n'apparaît en générique que "avec la participation de" mais qui porte le film, et Jose Garcia qui nous montre que sa palette ne se limite pas aux rôles comiques. …