lundi, mars 29, 2010

Soul Kitchen

Après son bouleversant De l'autre côté, le réalisateur Fathi Atkin nous entraine dans une comédie conviviale et chaleureuse. Bien que les situations, pathétiques parfois, semblent caricaturales, ce film très rythmé, comme sa musique, nous touche par ses personnages qui cherchent à se sortir de leur condition. Le film est étonamment optimiste,les deux frères grecs trouveront finalement leur voie dans le contexte sociopolitique peu accueillant de Hambourg illustré par ses friches industrielles sinistres.


vendredi, mars 19, 2010

l'Arnacoeur

Profession séducteur! Comment renouveler les mots et la forme quand le professionnel veut séduire à titre privé?Romain Duris reprend ce rôle pour ce thème cher aux comédies ou aux drames d'antan . A défaut d'émotion (on n'est pas dans le registre des Grandes manoeuvres avec Gérard Philippe!), il s'agit d'un vrai divertissement et nous rions de bon coeur tant la mise en scène de la « petite entreprise de briseur de couple » est parfois vraiment cocasse comme dans le premier acte au Maroc. Et le rythme ne ralentit guère, on est séduit jusqu'à la fin.

lundi, mars 15, 2010

Thelma, Louise et Chantal

Sexagénaires encore en mal d'amour! Entre regrets, remords et espoirs mal étouffés, ce road-movie entre la Bourgogne et La Rochelle met en scène trois femmes très viellissantes, à l'approche du troisième sexe . Traité sur le mode de la comédie (heureusement!), le film souvent désespéré est parfois un peu désespérant tant on aimerait que les dialogues soient un peu moins vulgaires.
Le réalisateur Benoit Pétré, bien jeune (il joue le rôle du beau-fils Hugo), n'a pas épargné ses trois actrices, en particulier Jane Birkin qui ose s'exhiber presque nue ou pire en sous-vêtement lamentables. Quant à Caroline Cellier, nympho amère, il n'hésite pas à forcer aussi le personnage jusqu'à la caricature,affaiblissant le propos.
Sur fond des tubes des années 70, ce film  donne,malgré tout, une vision cynique mai assez réaliste de ce qu'on peut attendre de la vie familiale et ce que deviennent les rêves de prince charmant une fois passé l'âge d'être les plus belles pour aller danser.

dimanche, mars 14, 2010

Chicas

Ce premier film de Yasmina Reza doit être considéré comme une ébauche. Il est à voir pour les actrices qui s'y sont investies mais il n'est vraiment ni passionnant ni brillant.

The Ghost writer

Le parallèle entre les deux thrillers politiques insulaires Shutter Island et the Ghost Writer s'impose: paranoia, implications politiques dans des iles reliées à la côte Est du continent US par un ferry, rencontres insolites, tempêtes.... les éléments de comparaison ne manquent pas.
Mais c'est définitivement le film de Roman Polanski, Ours d'argent à Berlin pour ce film qu'il a fini de monter dans sa résidence surveillée en Suisse, qui a de loin ma préférence. Le cinéaste se révèle une fois de plus comme le maitre de la mise en scène de l'enfermement, du complot et de l'emprisonnement ( comme l'analyse en détail Telerama).
Ici point n'est besoin de flash backs ni d'images torturées pour faire naître l'angoisse: tout est maîtrisé , rythmé et les premières images de la voiture abandonnée sur le ferry nous font entrer implacablement dans le drame de façon évidente, raisonnée. Ici tous les personnages, pourtant « anodins », une secrétaire particulière très attachée à son patron ( Kim Cattrall ex-Samantha de Sex and the City), une épouse un peu vieillissante (Olivia William, le professeur d'une Education sentimentale ) qui sent son influence s'échapper savent nous faire partager les raisons de l'inquiétude de l'écrivain (alors même que nous restions spectateurs des délires de Leonardo DiCaprio).
Le décor du bunker où se réfugie l'ancien premier ministre, réalisé dans un studio près de Berlin, joue lui aussi un rôle primordial, dans sa modernité, sa froideur; il suffit que des volets automatiques se referment pour faire naître le frisson aussi bien qu'avec des rochers escarpés, des labyrinthes...
Quelle élégance!

jeudi, mars 11, 2010

Pièce montée

Je me réjouissais de voir porter à l'écran le livre de Blandine Le Callet que j'avais beaucoup aimé. Son parti-pris de consacrer un chapitre par personnage, de façon a priori indépendante permettait de sonder avec ironie et finesse le mal vécu de chacun des personnages « mis en situation » lors du mariage qui les réunit.
Le casting s'avérait intéressant lui aussi mais si l'on excepte les mariés et Aurore Clément, tous les trois parfaits, on a ici l'impression que chacun joue son rôle type: Julie Depardieu en éternelle fofolle dépeignée, Jean-Pierre Marielle en rustre poétique, Charlotte de Turkheim en aristocrate écrasée par son quotidien, Christian Lévêque en grincheux etc... On n'est plus du tout dans la subtilité du livre et le côté solennel (pompeux diront certains) d'un beau mariage prend des airs de ridicule. Dommage!

Nine

La critique a massacré le film qu'elle considère comme un anti- hommage à Fellini. Mais le propos n'était pas celui-là, c'est une comédie musicale sur le thème de huit et demi. Qu'importe le scénario minable si  l'on apprécie les danses, les décors, les costumes qui brillent de mille feux (mais pas les chansons, dommage). C'est Rome revu par Las Vegas! On applaudit particulièrement Penelope Cruz et Fergie (Stacy Ferguson) qui excellent dans leur numéro sexy. Quant à Judy Dench elle est comme toujours parfaite. 

Shutter Island

Martin Scorcese nous emmène dans un thriller a priori captivant mais nous rattrape en cours de route en agitant un peu partout le signal attention chef d'oeuvre! Cela devient lourd comme Leonardo de Caprio qui ne joue pas dans la finesse ( au propre comme au figuré).

mercredi, mars 03, 2010

L'Arbre et la forêt

Les réalisateurs Ducastel et Martineau nous avaient séduits  par leur fantaisie dans une chronique douce-amère des choses de la vie dans Coquillages et Crustacés. Cette fois, le thème ne se prêtant plus à la gaudriole, ils privilégient le mode de la métaphore, que certains trouvent majestueux que d'autres pourront juger un peu pompeux(comme la musique de Wagner justement), pour dénoncer une injustice de l'Histoire
Dans sa première partie le film balance entre grandiloquence et atmosphère de mystère familial genre téléfilm qui peut nous laisser à penser que nous aurons droit à de nombreux rebondissements du scénario.
Mais au contraire dans la seconde moitié du film, les scénaristes approfondissent leur sujet et donnent de l'épaisseur aux différents personnages. Alors les comédiens et le texte ( à part la confusion entre argent liquide et liquidités!)qui aborde parfois avec humour ( excellente Catherine Mouchet) quelques problèmes sociétaux: le rôle du père, le mariage de la femme etc... font le reste, emportant notre adhésion malgré l'aspect un peu démonstratif du thème principal.

mardi, mars 02, 2010

La Tisseuse

Le réalisateur chinois du Mariage de Tuya nous propose une nouvelle histoire d'un couple, à la ville cette fois, mais toujours aussi désespérante. C'est définitivement un pays où il ne fait pas bon vivre. Ce sont surtout ces scènes de la vie quotidienne à l'usine, dans la rue qui émeuvent profondément plus que le mélo sur l'ancien amour perdu ( universel et un peu bateau sur la plage justement) ainsi que le comportement du mari prêt à tout pour essayer de sauver sa femme ( comme le mari de Tuya). C'est aussi une belle réflexion sur la difficulté à continuer de vivre en se sachant condamné....Yu Nan, l'actrice interprétant la jeune femme est si charmante qu'elle permet de supporter la dureté du propos.

lundi, mars 01, 2010

Une Education

Quel beau film ! L'histoire rappelle la leçon de morale livrée par Guy de Maupassant dans Une vie où Jeanne, élevée par des parents soucieux de son bonheur, sort du couvent et découvre le prince charmant avec qui elle s'empresse de se marier heureuse à l'idée de vivre tous les bonheurs du monde; elle déchantera assez vite.....et ne rebondira pas contrairement à Jenny l'héroïne de cette Education durant laquelle elle ne fera pas seulement des études mais aura l'occasion de réfléchir, à ses dépens, à ce qu'elle veut faire de sa vie.
En 1962 les jeunes filles anglaises bien élevées et intelligentes rêvent d'Oxford mais se font tout autant ballader par un possible prince charmant, surtout lorqu'elles se sentent étouffées par une famille aimante et oh combien étriquée!
Rien ne manque à cette reconstitution des années 1962 dans un collège anglais de Twickenham et nous nous laissons charmer par cette jeune Jenny (Carey Milligan que certains comparent à Audrey Hepburn), très inquiète pour elle qui ne voit rien venir (ni ses parents non plus d'ailleurs!).