dimanche, mai 20, 2012

De Rouille et d'os


Le dernier film de Jacques Audiard, ovationné lors de sa projection à Cannes, nous parle une fois encore de renaissance, de cœur qui se met à rebattre même pour les accidenté de la vie de tout poil; que l'on soit amputée des deux jambes comme Stéphanie, interprétée par Marion Cotillard la dompteuse d'orques, ou que l'on soit rouillé des sentiments comme Ali le videur de boite de nuit.
Le début de la relation entre ces deux handicapés commence un peu comme la fin de l'Homme de chevet avec Christophe Lambert qui portait dans ses bras Sophie Marceau pour la faire renaitre par l'eau et qui comme Ali était un boxer  meurtri par la vie.
Mais Jacques Audiard va beaucoup plus loin car son personnage masculin magnifiquement mis en valeur par son interprète devra faire un chemin plus long et plus douloureux avant de redevenir humain. Matthias Schoenaerts contrairement à Tahar Rahim dans le Prophète n'est pas un inconnu et vient d'obtenir un prix d'interprétation pour Bullhead et c'est certain que nous retiendrons maintenant son nom aussi difficile soit-il à prononcer et à orthographier correctement. Mais comme certains spectateurs, tout en admirant le savoir-faire du réalisateur, j'ai regretté le coté un peu formel où l'on s'attarde sur des images belles et chargées de sens et de contenu (l'eau puis la glace qui emprisonnent, les gestes de la danse refaits avec l'orque qui libèrent....) sans la force narrative du Prophète...

La Cerise sur le gâteau

C'est une comédie romantique à la française, autrement dit un  genre de film qui n'emballe pas les critiques et dont  les non spectateurs disent "on attendra de le voir à la télévision". Et il est vrai que le thème est bien pauvre "on ne désire vraiment et on ne met les moyens pour y parvenir que lorsque le challenge parait insurmontable" et la réalisation de Laura Morante qui signe son premier film n'est pas très convaincante non plus. Mais les acteurs et les dialogues apportent charme et intelligence et nous permettent de passer un bon moment de détente et de sourire souvent (en particulier grâce aux réparties du psychiatre)

Indian Palace


 Je ne suis pas allée voir le film français Et si on vivait tous ensemble qui rassemblait les grands noms du cinéma Claude Rich, Jane Fonda mais il me semble que ce nouveau film, britannique cette fois, sur les choix de vie de septuagénaires relève de la même démarche: comment accepter le vieillissement, reconstruire un mode de vie, assumer la solitude...
Ce thème permet au réalisateur John Madden (connu par Shakespeare in love )de nous offrir des séquences tour à tour amères, désabusées, ironiques, grinçantes mais aussi sentimentales ou cocasses parfois même un peu ridicules, le tout dans le décor qu'il aime: des photos particulièrement belles pour l'inconditionnelle du charme de l'Inde que je suis.
La distribution prestigieuse ajoute à la pertinence des dialogues: Julie Dench dans un rôle plus touchant que d'ordinaire , Maggy Smith (que l'on hâte de retrouver bientôt dans la série 2 de Downton Abbey), Tom Wikinson... Dommage que l'excès de bons sentiments et la conclusion très optimiste donnent à cette vision d'un futur de la maison de retraite délocalisée une allure de comédie romantique un peu légère.

mardi, mai 08, 2012

Barbara


C'est un beau film sombre où règne la suspicion qui ronge et fausse toutes les relations, empèchant la confiance ou donnant la part trop belle à la vie à l'Ouest; la tension de l'héroine est palpable mais comme elle nous sommes peu à peu touchés par la vraie vie qui n'est peut etre pas exclsivement de l'autre coté du rideau de fer....
Minimaliste, glaçant, parfois redondant et très lent comme pour nous apprendre l'ennui à vivre dans une province de la RDA dans les années 80, ce film sait nous mettre en empathie avec les deux principaux protagonistes et c'est donc sans surprise que nous découvrons le choix de Barbara.

lundi, mai 07, 2012

Young adult


Charlize Théron est vraiment convaincante dans cette comédie dramatique beaucoup plus originale que ne le laisserait supposer la bande-annonce ou la plastique de l'héroine. Pas du tout romantique, le propos amer et la peinture féroce du microcosme de la petite ville américaine du Minnesota nous incitent à pardonner la faibesse du scénario.

Possession

Explicative, très ancrée dans le réel ,cette page de faits divers manque d'une dimension littéraire ou artistique. Ce film montre, démontre et ne laisse aucune place au subjectif et ne se laisse donc pas approprier par le spectateur.... Dépossession donc frustration!

Le Prénom


Patrick Bruel crève l'écran dans ce film tiré de la pièce de théatre éponyme; on rit beaucoup et la montée en rancoeurs et en déballages familiaux et amicaux est réjouissante (bien que la tirade féministe de Valérie Benguigui ne soit pas très bien amenée ) mais n'atteint pas bien sur l'intensité dramatique de Carnages. Dommage que Charles Berling soit parfois à la traine de son personnage.
Du cinéma facile et boulevardier donc, mais ne boudons pas notre plaisir de rire d'une satire de nos bobos!

Margin Call


La crise des subprimes de 2008 nous est relatée dans le mode tragédie austère qui respecte les règles du genre: unité de lieu, de temps et d'action.
C'est le premier film d'un jeune réalisateur américain JC Chandor qui a déjà tout d'un grand. Les diaogues y sont très tavaillés et suffisamment clairs pour que l'on puisse coprendre l'enjeu (on sourit au moins une fois quand e grand boss rappelle à son équipe de parler en anglais car il ne comprend rien aux courbes et histogrammes censés lui prouver l'urgence de la situation équipe) Chaque personnage,remarquablement interprété dans un casting prestigieux: Jerem Irons, Kevin Spacey.... va essayer de sauver sa peau, la peur au ventre pour la plupart; nous assistons donc à un thriller haletant meme si nous en connaissons le dénouement. Zachary Quinto (Peter) est particulièerement convaincant.