vendredi, septembre 20, 2013

La vie de Liberace

Que de battage autour de ce film dont le maître mot est l'excès . Excès de publicité, excès d'effets cinématographiques (vieillissement et rajeunissement des visages et des silhouettes), de décors, de musique comme pour mieux entrer dans l'histoire de ce personnage people (avant que le mot n'existe) que je découvrais (et dont la prononciation illustre bien pour moi les pièges de l'anglais!). La performance des acteurs est elle aussi exceptionnelle et il faut souligner une fois de plus celle de Matt Damon vraiment protéiforme capable d'être aussi parfait en Jason Bourne qu'en américain moyen ; il  apparait  ici en jeune paysan du Wisconsin transformé en éphèbe sophistiqué pour l'amour de Liberace interprété magistralement bien sur par Michael Douglas avec ce retour trop largement commenté.
Sans le savoir-faire de Soderbergh ce film aurait été insupportable tombant dans la caricature primaire, mais grâce à lui nous demeurons des spectateurs un peu voyeurs qui regardent avec un certain recul (et avec une empathie certaine pour les deux personnages centraux) le monde outrancier 
du showbiz américain.

vendredi, septembre 13, 2013

Gibraltar

Ce thriller français est tiré d'une histoire vraie et tente surtout d'expliquer et de blanchir un homme qui a passé 10 années de sa vie en prison. Cet enjeu ralentit considérablement le punch de l'action mais les débats intérieurs, la tension liée à la prise de risque qui va à l'encontre de l' attachement à sa vie familiale de cet indic sont magistralement interprétés par Gilles Lellouche.

Le Majordome

Comme tous les biopics déroulant une vie sur plus de 30 ans, celui-ci est parfois un peu poussif mais c'est pour la bonne cause . Il s'agit ici de retracer l'histoire de la lutte des citoyens américains noirs pour conquérir l'égalité de leurs droits. Le réalisateur choisit l'émotion et la subjectivité en nous faisant vivre cette histoire avec le couple interprété par Forest Whitaker et Oprah Winfrey, sur fonds de blues bien sur..... C'est donc aussi, pour ce must de la rentrée,  un beau moment de cinéma.

Rock the casbah

Fiez-vous au titre, fuyez! Mais qu'est donc  allée faire dans cette galère la magnifique et très digne actrice Ham Abbass? A l'affiche aussi la belle Nadine Labaki qui avait conquis critiques et spectateurs dans Maintenant on va où et qui m'avait fait penser que ce film était de la même verve. Que nenni! Il s'agit d'une version marocaine du film bollywoodien avec un secret de famille éventé dès les premières images, de faux débats sur la liberté de la femme musulmane, une complicité entre un petit garçon et son grand père superficielle et cinématographique (pour que le défunt interprété par Omar Sharif ait quelques scènes supplémentaires) etc. Une consolation cependant, la belle villa où se déroulent ces 3 jours de funérailles se situe à Tanger et nous pouvons ainsi survoler la splendide baie.

lundi, septembre 09, 2013

White House down

Magic Mike (Channing Tatum) est de retour et joue les Jack Bauer privilégiant ici les prouesses physiques (pour la bonne cause) à la séduction (c'est là où il garde nettement l'avantage sur Kiefer Sutherland). On retrouve ici certaines des caractéristiques de la série à succès 24H Chrono: enjeux énooormes, déroulement en temps réel, déploiement de moyens militaires gigantesques sans oublier de faire jouer les cordes sensibles de l'amour paternel et du patriotisme. Le drapeau américain flotte donc ici sur Washington DC avec vues imprenables sur le Jefferson Monument et la Maison Blanche. C'est la dimension spectaculaire des images absolument éblouissantes qui m'a séduite dans ce film d'action dont l'unité de temps et de lieu est un atout dans la mesure où le scénario met en scène des personnages et des rebondissements politiques qui eux n'étonnent plus.
Plaisir coupable d'aller déconnecter avec un tel divertissement régressif ... diront certains critiques de presse! Tant pis j'ose afficher 2 grenouilles!

Ilo ilo

Ce film singapourien a obtenu la Caméra d'Or au Festival de Cannes,tant mieux, car je ne lui accorde qu'une modeste grenouille. C'est une chronique toute simple mais très démonstrative de la dureté de la vie dans ses aspects familiaux économiques et sociaux filmée avec délicatesse. Trop de délicatesse peut-être? Je n'ai pas été touchée par cette histoire: ni par le récit de cet apprivoisement entre le petit garçon (réellement insupportable) par la jeune philippine contrainte d'accepter les humiliations liées à son statut d'employée de maison immigrée, ni par les difficultés du couple plutôt antipathique.
La société singapourienne est moins belle vue de près que ne donne à croire la luxuriance de sa végétation comme dans la magnifique avenue menant à l'aéroport (une des dernières images du film); on s'en doutait un peu!

vendredi, septembre 06, 2013

Tirez la langue, Mademoiselle

Ce couple improbable, dans un scénario tout aussi improbable, de deux frères médecins ne m'a pas paru vraiment convaincant. D'autant plus que si Cedric Kahn, ici acteur, incarne bien le personnage de Boris, la prestation de Laurent Stocker en Dimitri est quelque peu floue.
Louise Bourgoin par contre fait merveille et c'est la seule bonne surprise de ce film.

Grand central

La jeune réalisatrice Rebecca Zlotoswski  réussit à dépeindre un univers fermé et sait y rendre palpable la tension omniprésente dans les rapports humains comme dans la dangerosité des interventions.
Mais si le couple Tahar Rahim/Lea Seydoux apparaît comme une évidence cinématographique (comme le couple Cécile de France /Jean Dujardin récemment dans Mobius ), j'attendais encore plus du jeune acteur qui avait été si formidable dans Un Prophète. Va-t-il être cantonné (et même muré)  maintenant dans des rôles de prolétaire taiseux et géniteur ( comme dans Le Passé où j'avais déjà regretté déjà un peu son rôle- ou son personnage- assez passif). Ici c'est pire encore! Il faut dire que les images sont toutes tellement redondantes aussi bien dans l'herbe que sous la douche.... La sensualité qui se dégageait du premier baiser avec Lea Seydoux et de leurs premiers attouchements s'en trouve vite émoussée.
Reste le sujet sur le nucléaire: je me garderai bien de prendre position sur la véracité des scènes qui prennent parfois le mode reportage (et qui ont été tournées dans une centrale nucléaire autrichienne qui n'a jamais mise en route) , je sais trop combien les réalités industrielles sont mal appréhendées par le commun des mortels!

Gare du Nord

Le parti pris du style documentaire de la réalisatrice Claire Simon sur un sujet très fumeux de sociologie (c'est sa spécialité) rend ce film un peu ennuyeux... Sur le thème de la rencontre entre une « vieille » ici Nicole Garcia et d'un étudiant (Reda Kateb), j'ai préféré le couple Fanny Ardant (moins mal en point!)et Laurent Laffitte(beaucoup plus séducteur!). Mais ce serait très réducteur de limiter le film à ce duo puisqu'il nous propose une immersion panoramique dans un lieu de passage où les individus se croisent, se parlent un peu parfois ou s'agressent mais ne se rencontrent pas vraiment. Ces rencontres mêlent réalité et fantasmagorie, dans un mode fourre tout que je n'ai pas apprécié
.

Jeune et jolie

Finesse, mystère de la féminité, subtilité caractérisent ce film signé par François Ozon le champion de l'analyse du comportement féminin. Et il réussit aussi bien le portrait d'une veuve déstabilisée (dans Sous le sable) qu'ici d'une toute jeune fille (17 ans) dont l'addiction est... la prostitution.
Le thème sociétal est parfaitement traité ( la fin bien peu réaliste reste néanmoins un beau moment de cinéma grâce à la présence de Charlotte Rampling), l'ensemble des acteurs parfait ( même le petit frère et aussi et toujours Frédéric Pierrot en couple ici avec Géradine Pailhas) et surtout et avant tout l'héroïne Marine Vacth, la révélation du Festival de Cannes dont l'interprétation et la beauté méritent  d'aller absolument voir ce film.