Très belle épopée tragique où la force et la beauté des images nous plonge dans l'univers de l'immigration américaine en 1921.
James Gray aime tourner ses scènes tragiques dans le brouillard (c'est le final de La nuit nous appartient); ici c'est à la fois l'arrivée du bateau en vue de la statue de La Liberté dans une clarté très diffuse, et la fin avec le passage en barque au petit matin sur Ellis Island) et c'est très beau.
Il aime New York, et filme à nouveau ses aspects glauques et la corruption de ses policiers; il aime diriger Joaquin Phoenix et c'est aussi pour cela que ses films sont réussis; Cet acteur mérite bien de porter ce nom: quel talent! (heureusement qu'il est revenu au cinéma). Il est ici à nouveau confronté dans un trio (comme dans Two lovers) ; mais cette fois c'est la jeune polonaise immigrante interprétée par Marion Cotillard qui doit faire la part du vrai et du faux entre ses deux amoureux! Cette actrice semble maintenant vouée aux mélodrames et elle m'a paru ici un peu figée- (alors qu'elle était si émouvante dans De rouille et d'os) .
samedi, novembre 30, 2013
Avant l'hiver
Nous renouons dans ce film avec le
meilleur de Daniel Auteuil, un taiseux qui s'émeut comme dans
son rôle d'un Cœur en Hiver et le parallèle possible
entre ces deux films ne tient pas qu'au titre et au thème car
on retrouve parfois des plans et des ambiances semblables à
ceux de Claude Sautet (amitié entre hommes, tablées
champêtres dominicales et scènes de café vues par spectateur extérieur sur le trottoir).
C'est dans une demeure de verre, au sein d'un paysage luxembourgeois quasi-paradisiaque, que s'est retranché ce couple qui va rentrer dans l'hiver de sa vie (la retraite pour lui, la peur pour tous les deux d'être passés à coté de la vraie vie et pour elle l'angoisse d'être délaissée) .Cette ambiance automnale pluvieuse et souvent glaciale donne à cette histoire un peu mystérieuse (et guère réaliste) où les non-dits refont surface (et même à la fin on ne saura pas tout de ce lourd passé ), une tension et une atmosphère pesante propre au réalisateur des Âmes grises. Il a d'ailleurs choisi de tourner à nouveau avec Kristin Scott Thomas qui incarne parfaitement cette femme « qui sait mettre quelques centimètres d'épaisseur de carapace » pour donner le change avec panache et charme.
C'est dans une demeure de verre, au sein d'un paysage luxembourgeois quasi-paradisiaque, que s'est retranché ce couple qui va rentrer dans l'hiver de sa vie (la retraite pour lui, la peur pour tous les deux d'être passés à coté de la vraie vie et pour elle l'angoisse d'être délaissée) .Cette ambiance automnale pluvieuse et souvent glaciale donne à cette histoire un peu mystérieuse (et guère réaliste) où les non-dits refont surface (et même à la fin on ne saura pas tout de ce lourd passé ), une tension et une atmosphère pesante propre au réalisateur des Âmes grises. Il a d'ailleurs choisi de tourner à nouveau avec Kristin Scott Thomas qui incarne parfaitement cette femme « qui sait mettre quelques centimètres d'épaisseur de carapace » pour donner le change avec panache et charme.
mardi, novembre 26, 2013
La Jalousie
La tribu Garrel est à l'écran:
Philippe, le père de Louis et Esther, est le réalisateur
d'une tranche de vie de leur Grand père Maurice....En noir et
blanc, pour mieux nous intégrer dans un temps qui fait largement référence à La Nouvelle Vague; Louis Garrel joue et est photographié comme Jean-Pierre Léaud dans un
drame familial intimiste au plus proche des sentiments complexes (et parfois même torturés des différents personnages). Anne Mouglalis interprète avec sobriété un beau rôle de femme ...... On est
dans le cinéma d'auteur accessible.
vendredi, novembre 22, 2013
Les Garçons et Guillaume à table
Guillaume Gallienne est un comédien
très doué qui nous séduit au théâtre par
la diversité de son jeu et qui sait notamment se mettre dans
la peau de personnages de femme (il a obtenu un Molière pour
le rôle de la nurse dans le fil à la patte).
Ici, dans son film, son interprétation de sa mère est
absolument remarquable. Mais j'avais préféré son
spectacle au théatre , le thème de sa recherche
d'identité y étant moins « boursouflé »
par les redites du film. Certains passages sont néanmoins très
savoureux dans le film, l'illustration apportant un plus comme la
scène entre Sissi et sa belle mère, les scènes
de la vie au pensionnat en Angleterre....Les choix des seconds rôles
sont aussi très judicieux (André Marcon dans le rôle
du père, Brigitte Catillon pour une des tantes pour ne citer
que deux exemples..).
Mais le battage médiatique ne me
paraît pas compatible avec une comédie qui se veut tout
en nuances sur une recherche personnelle assez éloignée du monde actuel souvent préoccupé de questions plus
urgentes et plus vitales et pour qui des caractères tels que
ceux de la mère grande bourgeoise ancrée dans une
époque révolue sont totalement étrangers. Ce
film n'est pas une comédie grand public mais c'est un
excellent spectacle.
mardi, novembre 19, 2013
Cartel (The Councelor)
L'affiche nous le rappelle: casting prestigieux ! Si Pénélope Cruz ne fait guère
que de la figuration très sexy, que Michael Fassbender ( qui commence à être abonné aux rôles de sex addict ) pleure un peu trop et que le personnage interprété par Brad Pitt n'a guère de consistance, le couple Cameron Diaz- Javier Bardem escorté de ses deux guépards tient la vedette (non je n'ai pas fait d'erreur Javier Bardem n'a pas ici sa partenaire à la ville et il n'a sans doute pas apprécié les scènes très osées entre Pénélope Cruz et Michael Fassbender....) .
Si l'on excepte aussi les décors magnifiques, ce thriller déçoit et ennuie;Cormac Mac Carty grand auteur américain ( No country for old men )signe ici à 80 ans son premier scénario et se rate: c'est approximatif et bavard avec des digressions un peu stupides( la scène du confessionnal par exemple) ou racoleuses (la scène de Cameron Diaz accouplée au pare-brise d'une voiture de luxe).
Si l'on excepte aussi les décors magnifiques, ce thriller déçoit et ennuie;Cormac Mac Carty grand auteur américain ( No country for old men )signe ici à 80 ans son premier scénario et se rate: c'est approximatif et bavard avec des digressions un peu stupides( la scène du confessionnal par exemple) ou racoleuses (la scène de Cameron Diaz accouplée au pare-brise d'une voiture de luxe).
lundi, novembre 18, 2013
La Vénus à la fourrure
Roman Polanski nous livre un huit-clos
théâtral très abouti sur la forme, sulfureux sur
le fonds et qui magnifie sa femme Emmanuelle Seigner en déesse
belle et intelligente. Pas de scène choquante ou vulgaire contrairement au message de l'affiche, c'est avec les
mots que tout se joue, se défait, se renverse dans le jeu de
séduction et de pouvoir entre un homme et une femme. Ce film
érotico-intellectuel, bien loin du théâtre filmé
même s'il est basé sur la pièce éponyme inspirée par le livre à succès de Sacher-Masoch,
sait maitriser la tension palpable entre les deux partenaires et capte notre curiosité dans ces perpétuels
aller-retour entre littérature et réalité, entre
rêves et fantasmes. C'est subtil, pervers et beau même si
le réalisateur n'a peut-être cherché qu'à
chasser ses propres fantômes dans une «
automythification
aux relents pré testamentaires » comme l'écrit très justement le critique de Libération, preuves
à l'appui et en particulier sa troublante ressemblance avec Mathieu Almaric.
lundi, novembre 11, 2013
La Grâce
Le titre sert bien de fil conducteur à
ce drame qui se déroule à Hammerfest la ville
norvégienne la plus septentrionale d'Europe. C'est ce lieu
magnifique qui m'a déterminée à subir la salle
minuscule du MK2 Rambuteau car même inconfortable c'est bien au
chaud et sans vent que l'on découvre ainsi ces lumières
hivernales du grand Nord... Cette côte vaut le voyage ( en été
quand même!) et finalement le scénario qui montre le
chemin difficile de tous les personnages vers un apaisement contribue
lui aussi à la réussite du film.
samedi, novembre 09, 2013
Inside LLewyn Davis
Le savoir-faire des frères Coen
est époustouflant puisqu'ils parviennent à nous
intéresser à un modeste gratteur de guitare (imaginaire mais inspiré du musicien folk Dave Von Ronck);
nous écoutons sans ennui des mélodies folk un peu
démodées interprétées en direct par Oscar Isaac lui-même (il a été chanteur et guitariste dans sa jeunesse). Le réalisme de la mise en scène
permet de vivre au rythme de ce road-movie entre Greenwich Village et Chicago où nous avons froid
dans la neige (et les pieds trempés....), de savourer les
détails apportés au décor de ces différents
appartements à New-York (on a l'impression de sentir le tissu du canapé
rèche quand on s'y allonge..).L'interprète de Llewyn est
excellent et les apparitions de Carey Mulligan un vrai bonheur,
quant au scénario il nous surprend lui aussi avec sa fin en
boucle... C'est intelligent et accrocheur.
Violette
Le réalisateur Martin Provost s'intéresse à
nouveau à une héroïne créatrice; après
Séraphine c'est Violette qui s'épanouira (un peu) dans
l'écriture. Dommage son personnage est ennuyeux et les
personnalités qui la côtoient ne sont pas vraiment sympathiques y
compris sa mentor Simone de Beauvoir (interprétée par
Sandrine Kiberlain très sobre et très bien comme
toujours). Emmanuelle Devos s'est appropriée d'autant plus facilement le personnage de l’héroïne et avec d'autant plus de liberté qu'il est mal connu. Beaucoup de redites "personne ne m'aime, je voudrais que l'on s'intéresse
à moi, même si je suis laide"(Emmanuelle Devos a pour
l'occasion un faux nez)....Et si le début est intéressant on trouve après
quelques chapitres le temps bien long excepté les scènes où entre en jeu Catherine Hiegel qui interprète admirablement la mère..
Un Château en Italie
Cinéma à la première
personne de et avec Valerie Bruni-Tadeschi... Le film est à
son image sympathique, loufoque et brouillon. Il ne m'a pas touchée
car c'est la sensation de faire du voyeurisme qui prime puisque sa
mère joue (très bien) son propre personnage et que son
amoureux est joué par son ex Louis Garrel ! Cela ne donne
guère de crédibilité à ce couple qui
sonne faux même si l'acteur fait déjà du
Louis Garrel quoiqu'il arrive...
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