samedi, avril 11, 2015

Dark places

Après Gone Girl , de la romancière Gillian Flynne réalisé par David Flincher, c'est le français Gilles Paquet-Brenner qui adapte ce thriller où Charlize Theron enquête malgré elle sur le meurtre de sa mère et de ses sœurs. La comparaison s'arrête là, on ne retrouve pas du tout le côté haletant, acide du précédent et les perpétuels flash back entre le déroulement actuel de l'enquête et le passé (1985) rappelle plutôt Cold Case. Le suspense ne vient guère que de l'apparence physique que prendra le témoin 30 ans après les faits. Le casting est d'ailleurs contestable : si Corey Stoll a  bien la carrure pour interpréter Ben adulte ( ainsi que le jeune garçon qui assure le rôle de Ben jeune, Tye Sheridan ), Charlize Theron apparaît trop proprette et trop lisse (malgré ses tee-shirts troués) pour incarner une héroïne maltraitée par la vie ; quant à son coéquipier Nicolas Hoult il est à la fois insignifiant et trop jeune (il devrait être inquiétant et avoir l'air d'un mauvais garçon selon les dialogues).
On rêve à imaginer ce qu'aurait pu réaliser Xavier Dolan avec un tel scénario où les faux seconds rôles féminins :la mère (sobrement interprétée par Christina Hendricks), Diondra, Kissis Crates représentent des personnages qu'il aurait davantage mis en valeur.....




vendredi, avril 10, 2015

Anton Tchekov-1890

Un film trop linéaire, simple à l'extrême dont le manque de moyens est vraiment gênant.
Si l'on cherche à décrypter les génies, celui-ci paraît bien atypique, aimant par dessus tout sa famille et la médecine, l'écriture n'étant qu'un moyen de subsistance ( Tchekov serait-il un contre-exemple de l'ego démesuré nécessaire à toute création?). La seule scène où l'auteur s'affirme un peu est la répétition de sa Mouette.La réalisation m'a paru fade elle aussi, les scènes de Sakkharine ont été tournées en Norvège et la datcha est une propriété du Limousin....Et Nicolas Giraud, lisse, propret n'évoque en rien un être passionné....

Les Châteaux de sable

Une petite comédie dramatique et/ou sentimentale à la française, sur un sujet pas très original:faire son deuil de son père sans faire celui de son ex, ce film ne brille donc pas par son originalité.
Ce sont les Côtes d'Armor qui m'ont attirée et ne m'ont une fois encore pas déçue ( c'est vraiment le meilleur de la Bretagne) et en prime le jeune Yannick Renier n'est pas désagréable à contempler non plus !

Lost River

Pour sa première réalisation, Ryan Gosling signe un film noir, fantasmagorique et baroque, à la fois personnel et truffé de références à ses précédents tournages.
Les références autobiographiques sont évidentes ( et un peu gênantes) puisqu'il choisit pour interprète du jeune héros son double et que les scènes de harcèlement auxquelles est  confrontée sa mère dans les fameux « caissons »  du film font référence au fait que sa mère dans sa vraie vie  était jeune, belle et très convoitée....
 Tout se passe de nuit dans des eaux troubles ( au propre comme au figuré) et les images expriment, plus que les dialogues, le paroxysme des émotions et la noirceur d'un univers en décomposition dans une Amérique en perdition....Avec une fin  néanmoins optimiste et déroutante puisque toute la petite équipe part avec son Graal....
Tout cela est un peu trop calculé, numérisé et pour encourager Ryan Gosling à retourner sur les plateaux en tant qu'acteur génial, je ne mets qu'une seule grenouille....

lundi, avril 06, 2015

Birdman

Incontournable puisque ayant remporté 3 statuettes aux Oscars, j'ai quand même traîné un peu des pieds avant d'y aller et il m'a fallu une fois encore pour un film estampillé  TTT sur Télérama lire l'article après sa  vision pour le décrypter et comprendre toute sa portée culturelle. J'avais saisi bien sûr l'amertume du réalisateur vis à vis de la critique new-yorkaise et c'est le seul moment où l'acidité des dialogues fait oublier le côté pesant du mal-être général de tous les personnages très bien rendu ( à la façon du grand John Cassavetes toujours dixit la critique de la Presse.)
La  mise en scène est  remarquable certes mais l'atmosphère est très dérangeante (en particulier celle de la loge du comédien has been) et le thème a été bien souvent traité (ce monde du cinéma aime à se mettre en scène) et le tournage  quasiment en circuit fermé lui aussi  dans le dédale des coulisses d'un théâtre  lors de répétitions m'a semblé peu original ( malgré l'Oscar du scénario!).

samedi, avril 04, 2015

Le Journal d'une femme de chambre

Le doux visage de Lea Seydoux ( néanmoins insolente et piquante fort heureusement), et la reconstitution historique fidèle mettent une certaine distance avec la violence scandaleuse de l'œuvre d'Octave Mirbeau qui dépeint au vitriol la société de son temps (1900)... Benoit Jacquot s'est approprié avec talent ce journal et nous invite donc à un voyage dans un temps hideux et révolu (en France). C'est un beau film classique et abouti.

Un Homme idéal


Patricia Highsmith est une auteure maitre en thriller et les deux versions cinématographiques de son Mr Ripley (Plein Soleil et Le Talentueux Mr Ripleyl) ont permis en donnant deux approches complètement différentes de son personnage d'illustrer la richesse de son écriture.
Le début du film me laissait espérer découvrir une version nouvelle et différente autour d'un jeune ayant le talent de Ripley car beaucoup de faits et de personnages renvoient à ce roman. Mais ni le physique du personnage incarné par Pierre Niney, ni le psychisme du jeune auteur en mal d'inspiration mais éperdûment amoureux ne cadrent avec l’œuvre de cette auteure ; il ne reste plus alors qu'une histoire peu crédible . Matt Damon avait su avec un brio extraordinaire nous rendre plausible son aptitude  à la fois physique et psychologique à changer d'identité et à se débarrasser seul du cadavre d'un témoin gênant - les deux personnages de Stanislas et de Freddie sont quasi du copier-coller .
Déception donc mais cette attente n'était peut-être pas du tout en rapport avec le thème que souhaitait traiter le réalisateur, alors que les spectateurs l'ont relié avec
The Words qui parlait aussi d'une appropriation d'identité, bien  littéraire cette fois, mais que je n'ai pas vu .

Indian Palace- Suite Royale

Cette fois la suite (moins royale que je ne l'espérais) du Marigold Hotel , surfe complètement sur la romance, virant à la guimauve intégrale ou presque si l'on exclut le personnage de Maggy Smith à qui on ne peut guère imaginer de faire jouer un personnage optimiste ou débordant de bons sentiments. Même la très digne Judi Dench sombre elle aussi dans l'eau de rose  et arrive à y entraîner la très pragmatique Pénélope Wilton (connue pour son rôle d' Isabel dans Downton Abbey).
Si au début de bonnes répliques fusent grâce au décalage dans le duo Sonny (le jeune indien) et Mrs Donnelly (Maggy Smith), très vite le scénario se « lâche » complètement dans un style « conte de fées,  ( étape marquée par l'arrivée de Richard Gere sur les lieux bien sûr) donnant libre cours à la fin à une comédie romantique  et musicale américaine  tendance bollywood (avec de belles images).
Un divertissement donc, réservé aux seules vieilles midinettes aimant l'Inde et le style british, pour les autres préférez voir le premier opus en DVD...

Suite Française

 Tourné en Belgique par un britannique, ce film est adapté du best-seller écrit par Irène Nemirovski, écrivain  contemporaine de cette période du début de l'occupation nazie en France. En adoptant un point de vue exclusivement féminin, il permet une approche plus originale d'un sujet qui l'est moins.
Dans ce drame cornélien, on est tout d'abord frappé par le ton acerbe et la critique mordante vis à vis de la société de cette France rurale. C'est ensuite le romantisme et l'engagement qui suscitent l'émotion, changeant le regard sur les faits et les personnes,en particulier le magnifique personnage interprété avec brio comme toujours par Kristin Scott Thomas, mais aussi pour le Vicomte (Lambert Wilson ) et son épouse. Matthias Schonaerts est magistral lui aussi (il avait déjà montré qu'il pouvait tirer un film  vers la haut  récemment dans Quand vient la nuit).